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Ombre et lumière

Lumiere Je retrouve peu à peu mes repères…

Je ne sais pas si j’ai changé, on me dit que oui. Je ne sais pas si c’est le résultat des tournants de ces derniers mois ou l’accélération des dernières semaines.

Quelle drôle d’année! je l’ai démarrée dans la lumière éclatante des feux d’artifice d’un village d’Allemagne, tout le monde s’embrassait dans la rue verre de champagne à la main sous de doux flocons de neige… et là soudain, frappée par les éclairs et les explosions, j’ai ressenti au plus profond de mon âme l’apaisement de vieilles blessures enfin cicatrisées, celles de Verdun, presque un siècle déjà! c’est dans des moments comme cela que je comprends le sens du mot communion. Je me suis sentie très proche de mes arrière-grand-pères au coeur de cette nuit-là. Comme si le temps peut tout apaiser. J’étais trop petite pour qu’ils me racontent et de toute façon on ne racontait pas cela. La peur… Mon Dieu, quelle peur ils ont dû ressentir! et quelle colère, et quelle souffrance aussi…

Et j’ai fait deux rêves cette nuit-là. L’annonce pour un voyage initiatique en Ecosse était déjà dans mes mails et je ne le savais pas. Le premier rêve m’en a parlé, sur le plan symbôlique. Je marchais sur un chemin que j’allais effectivement emprunter 3 semaines plus tard pour notre dernière séance de cours de développement de l’intuition et du ressenti – mais je ne savais pas que ce serait ce chemin-là, et le choix ne m’appartenait pas! J’ai rêvé que je luttais jusqu’aux épaules dans le courant de l’inondation de la fonte des neiges. Symbôlique émotions… Mais ma guide me surveillait. Et je ne me suis pas noyée. J’ai rêvé que j’allais  prendre des cours chez elle encore. Mais au moment de partir, je me rendais compte qu’il y avait 2 cuisines, et c’est dans la 2ème cuisine que venait le groupe de recherche, le groupe des avancés. Je les regardais de loin… tant de chemin me séparait d’eux. Tant de travail à faire encore. Mais cela ne tient qu’à moi…

Et puis j’ai fait un 2ème rêve. Celui-là faisait étonnamment écho à mes intuitions technologiques qui avaient suivi mon initiation au reiki, et dont je ne sais toujours que faire. Cela m’obsède à présent, je cherche la clé… Car dans ce rêve-là enfin je trouvais ma voie, ma mission, ma réalisation, après tant de rêves où j’erre à la recherche de ce que je ne trouve jamais…

Tu te prends trop la tête, tu cherches trop loin, trop compliqué, m’ont dit mes compagnes en Ecosse…

Essaie d’écrire, de dessiner, tout ce qui te vient en tête, et tu verras bien, m’a dit un compagnon en Ecosse…

Problème de communication, m’a dit un thérapeute en Ecosse… et d’ailleurs même l’hôtesse de l’air m’a demandé de me taire pour permettre au vol du retour de décoller (!!!)

J’ai fait face en Ecosse à bien des zones d’ombres, mes zones d’ombres, mes blessures, celles de mon enfance et des schémas que je répète depuis, celles de mes racines et des non-dits qui me polluent comme si j’avais hérité malgré tout des souffrances qu’on a voulu me taire, tout ce qui me pèse et me rapetisse, m’angoisse, me décourage… C’est étonnant de voir comme j’ai vu tout déformé là-bas comme je n’avais pas le temps de me poser, de prendre soin de mon enfant intérieur, de me raccrocher aux repères de mon quotidien confortable.

FragmentationJ’ai misprès d’une semaine à retrouver ma sérénité au retour, je ne pouvais rien avaler sans me forcer, mon corps depuis les 2 ou 3 dernières nuits en Ecosse ne cessait d’éliminer en particulier la nuit; j’ai cru que j’allais tomber dans l’angoisse ou la dépression au retour, mais je suis bien entourée, je sais appeler à l’aide et la recevoir, et finalement j’ai repris mes esprits.

Nature
Il reste les photos pour me rappeler que j’ai vraiment fait ce voyage, et scotcher les étranges souvenirs que j’en ai sur la beauté des lieux que je n’ai cessé d’immortaliser, car je savais que j’aurais besoin de ces images pour ne pas oublier.

Et si les images se perdent, il reste le morceau que mon ipod m’a joué en boucle là-bas… only time… et je ne savais pas encore que cette musique est un des symbôles du9-11… voilà qui me parle encore… il faut travailler l’espérance, il faut non seulement la rêver mais la vivre, l’agir, la créer.

Lumiere
Je suis revenue avec le mot “guerrier de lumière” en tête. J’ai cherché ce que cela voulait dire. Il me reste à lire Paul Coehlo maintenant.

 

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Le retour

P1020627Je suis revenue. Enfin, je crois… la réalité est devenue relative. Comme si j'avais en une semaine expérimenté, ressenti, ce que montre la physique moderne. La matière est une illusion. Le temps aussi. L'histoire a pris un autre sens pour moi. Et je suis revenue découragée par la liberté que je cherchais.

Imaginez que vous habitez dans une grotte sans lumière. Et un jour vous sortez. Vos yeux vont brûler d'abord. Et quand vous saurez enfin les ouvrir sans être aveuglés, vous aurez le vertige, devant les grands espaces colorés…

J'ai appris l'humilité. Tant de travail encore pour devenir vraiment moi. La tentation m'est venue de lâcher-prise jusqu'au bout… de me laisser porter par la lumière… ce serait si facile. Mais ce n'est pas le moment. 

L'autre tentation m'est venue de tout oublier, de tout brûler, dans une immense colère, l'impression que ce voyage n'était pas pour moi, que je n'ai pas été assez avertie du risque de non-retour. Mais je n'étais pas seule, nous étions une quinzaine, j'ai reçu et j'ai donné, maintenant du coup je ne peux pas effacer notre vécu collectif, et les photos sont trop belles…

J'ai intégré l'expérience dans mon corps physique avant et après le voyage. Les machines qui me jouent des tours, vertiges, plexus noué, insomnies, manque d'appétit… Et mes plus grandes angoisses existentielles m'ont sauté à la figure. Ne pas exister… ne pas être dans l'univers de l'autre… en quittant mon travail cet été, en m'échappant une semaine de mon quotidien réel, en cherchant presque caricaturalement ma place dans ce groupe d'inconnus, j'ai créé mes propres angoisses. J'ai compris pourquoi je suis perdue et en quête désespérée de sens; je n'arrive pas à dépasser certains blocages et je continue de créer les situations qui me les révèlent.

C'est décourageant.

Je vais laisser l'intégration se faire, doucement. C'était trop pour moi d'un coup comme cela. Je dois me retrouver, reconstruire ma lumière intérieure, car là franchement, je me sens complètement éparpillée.

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Entre deux mondes

Dans quelques jours je m'envole pour un voyage initiatique dans les Highlands, auquel m'a appelé un rêve marquant de la nuit de la St Sylvestre. Il y a derrière cela une série de synchronicités que je ne pouvais pas avoir provoquées consciemment pour les plus marquantes, et qui m'interpellent à des moments clés de mes prises de conscience depuis des années.

Je cherche à mettre davantage de sens et surtout de réalisation dans ma vie mais je suis perdue.

J'espère que cela m'aidera.

Je pars avec l'appareil photo, de quoi écrire et dessiner, et une immense joie. Je suis pleine de joie à chaque fois que je prends le temps de me poser, de fermer les yeux, de descendre dans mon monde intérieur… mais pleine de peur dès que je les ouvre! Aujourd'hui j'ai fait face à cette peur, elle voulait me bloquer dans un de mes nouveaux défis professionnels.

J'en ai bavé, mais je l'ai surmontée. Enfin, j'ai juste passé la première étape… je mesure toutes mes limitations les unes après les autres, gestion du temps, communication, tous mes points faibles m'éclatent à la figure. Je sais que je les ai déjà bien améliorés et je suis confiante, je veux évoluer et j'y arriverai, mais je cherche encore le mode d'emploi…

C'est bien le bon moment pour une haute dose de développement personnel. Je pars en confiance ayant déjà fait beaucoup de chemin avec la principale accompagnatrice, mais ce sera une sacrée aventure…

En attendant, j'ai recommencé à me balader en nature, profitant du temps que je gagne sur mes anciens trajets autoroutiers. Deux petites fééries nouvellement immortalisées:

Letrollrigole0910 Voilà un troll comme je les aime: plein de joie!

et ci-dessous un personnage bien plus intrigant, photographié tant bien que mal; échapper au flou n'a pas été évident sur cette prise de vue, car j'étais en contrebas et un talus boueux le protégeait bien…

 

 

 

 

 

 

 

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Trouver les marques

Tout est à re-créer. Mon emploi du temps, mes réseaux, mes objectifs, mes priorités.

Il faut que je me prenne en main, que j'assume, mais j'avoue que je suis un peu dubitative ces jours. Je voulais la liberté de travailler sur d'autres horizons et à un rythme que je contrôle moi au lieu de me le faire imposer. C'est bien cela… maintenant il faut que je décide quelle partition je vais jouer… sur quels instruments, à quel tempo et pour quel public…

J'ai passé encore du temps ces derniers jours à peaufiner mon environnement de travail, tant informatique que mobilier. C'est bizarre pour moi car je n'ai jamais considéré mon espace bureau comme important – mon  bureau était avant tout dans ma tête. Mais là j'ai vraiment besoin d'un espace physique à investir, comme si je pouvais ainsi donner plus de réalité à mon projet.

J'ai besoin d'une vision, j'ai besoin de sens, car c'est le manque de ces derniers qui m'ont fait basculer dans la rupture de mon emploi précédent. Mais c'est une énorme responsabilité d'établir une vision qui ait du sens, du moins comme moi je l'entends…

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Une nouvelle vie commence

Depuis mercredi je vole de mes propres ailes.

Il y a 6 mois encore je n'aurais jamais imaginé une telle rupture.

Cela-dit, je suis loyale. J'ai encore plein de tâches à faire pour mon ancien employeur. Je n'arrivais plus à trouver chez lui l'espace dont j'avais besoin, mais je me casse maintenant la tête pour créer plus de valeur dans mon nouveau rôle et surtout le prouver rapidement. J'ai eu un peu de peine cette semaine avec quelques attitudes négatives, mais elles sont rares, heureusement. Je vois plus souvent de l'admiration et du respect que de la jalousie ou de la défiance, heureusement, mais chez les anciens et tous ceux que j'ai assez côtoyés pour gagner leur confiance. 

Je fais plein de nouvelles expériences à tout gérer moi-même. La partie administrative de la création d'entreprise en Suisse me paraît très simple maintenant. J'ai aussi commencé à gérer mon informatique moi-même – en fait la première brique était la création de mon site web, déjà début mai pour me donner du courage, le reste malheureusement est moins drôle. Je me rends compte que j'adore le marketing… mais pour aller vendre il va falloir que je me secoue sérieusement. D'abord, je crains de devoir créer le besoin, ce qui n'est pas bon du tout. Et puis il faut que je me vende moi. L'ancienne timide que j'étais est bien loin, mais je reste quand même mal-à-l'aise au premier contact. Bon, il faut que je construise sur ma créativité. C'est maintenant que je mesure aussi l'importance du développement du cerveau droit; plus je lis sur la négociation, sur l'innovation, sur le marketing, sur le leadership, même sur le management, plus je me rends compte que c'est l'une des clés qui me manquaient pour avoir plus d'impact. 

L'autre clé est l'ancrage. CREER des idées, des concepts, même les mettre en relation ne suffit pas, ce ne sont que des mots, des images; il faut REALISER… incarner, donner corps, donner vie, donner réalité à toutes ces intentions, ces abstractions, cet imaginaire qui s'emballe si facilement dans ma tête… là je ne vois pas trop comment faire. Surtout maintenant que je suis sans équipe.

Tout un programme devant moi en tout cas.

C'est motivant.

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La rentrée des uns, la sortie des autres

Voilà.

La rentrée est arrivée.

En douceur, d'abord nous, puis les enfants; retour progressif aux rythmes de l'année scolaire.

Le retour au travail était étrange pour moi. Revenir pour mieux partir. Finir différents mandats. Et négocier la suite. Etrange période schizophrénique où je suis encore le chef et la collaboratrice de mon plus probable prospect commercial à court terme. Tous ceux-là font comme si je ne partais pas, pas vraiment. Cela rompt des équilibres. Ils restent entre hommes. Ils commencent déjà à marquer leurs territoires, à se défier. Et il y a les autres, qui ont appris mon départ sur l'intranet, avec les autres départs. Je ne suis pas la seule. Comment communiquer? Je ne veux pas mentir non plus. Certains facteurs ont précipité ma décision de mettre en oeuvre un projet de longue date certes, mais qui aurait pu dormir 10 ans encore dans d'autres circonstances.

Il reste tout ce que j'ai envie de laisser en héritage. Une équipe gonflée à bloc. Toutes les inventions qui restaient dans un coin de ma tête et dont, clause de non concurrence oblige, je n'aurai de toute façon pas l'usage. Des messages, de ces grands messages que j'adore construire maintenant, de la vision technologique… mais le temps est trop court. Et tout ce que je n'arrive pas à construire, à réaliser, m'encombre et me fatigue, comme si ma tête était trop lourde de toutes ces idées, de tous ces projets non concrétisés et pourtant jamais oubliés. 

Et pourtant je sais que je dois lâcher tout cela, m'en libérer, pour m'ouvrir l'esprit à d'autres savoirs. Ma créativité bouillonne, ma soif d'apprendre aussi… mais j'ai aussi pris du recul, je connais mes forces et mes faiblesses; il me faut développer mon ancrage et ma confiance pour réaliser davantage. Désormais livrée à moi-même comme jamais…

Etonnamment, je n'ai pas peur. J'ai tous les risques en tête et passe un certain temps à les minimiser, mais ils ne m'empêchent pas de dormir, car je suis libre d'agir de différentes manières. Cette liberté est extraordinaire. Je n'avais jamais accordé beaucoup d'importance à cette valeur, mais c'est fou comme on peut être aveugle dans certaines situations. Je n'avais plus aucune liberté dans mon espace professionnel  et je ne le supporte pas. En fait, je n'ai jamais supporté les situations étouffantes. Je me rends compte aussi que je n'ai pas eu la liberté à laquelle j'aspirais pendant l'enfance. Et que si je suis si bien dans mon couple, c'est parce que nos individualismes respectifs nous laissent nous éclater dans nos espaces de liberté pour mieux se retrouver et s'enrichir mutuellement de nos découvertes personnelles.

D'avoir pris ma liberté a des effets secondaires aussi. Après plus de 30 ans (!) j'ai brutalement perdu l'habitude de me ronger les ongles. Je m'exprime franchement et me sens comme une autre personne, comme si j'étais enfin devenue adulte, sur le plan de la gestion des émotions. Je les reconnais, je les observe, je les exprime ou je les utilise, mais elles ne me débordent plus. Bien sûr, 3 semaines de vacances ont fait des miracles. Mais tout de même, c'est surprenant.

J'ai pris conscience aussi de tout ce que mon entourage me demande. J'aurais crevé d'épuisement à ce rythme, à toujours m'adapter au besoin d'autrui quitte à sacrifier mon propre ressenti. Je me diluais. Cela n'est plus possible. Il y a des effets de bord étranges – j'avais la capacité depuis toujours à passer des messages positifs aux autres, mais souvent ces messages n'avaient pas d'impact. Maintenant je vois clairement quels messages positifs ET impactants je peux passer. C'est là aussi une expérience incroyable, car il faut un culot que je n'ai jamais eu. Et à ma grande surprise, cela ne casse rien. Au contraire. Jamais on ne m'a autant respectée… et écoutée!

J'en regrette presque de quitter mon rôle de cadre maintenant. Je vais avoir un rôle tellement différent… et pour quels clients? mon positionnement est pointu – comment cibler leur besoin en arrivant au bon moment, avec la bonne offre? je vais devoir travailler mon réseau, mon écoute, mettre mes petites antennes au point… et parfois bizarrement j'ai l'intuition que cela va m'emmener vers autre chose, une nouvelle aventure technologique mais plus profondément porteuse de sens pour moi que ne l'étaient les précédentes tout au long de mes études, de ma carrière. J'ai passé toute ma vie à apprendre plus qu'à créer. J'ai encore quelques progrès à faire dans mon développement personnel et mes apprentissages, mais je commence à être mûre et sage maintenant, il devient temps pour moi de créer davantage, de réaliser davantage, d'avoir plus d'impact sur le monde.

Pour le rendre plus beau. Une évidence pour moi, en tout cas… Mais comment?

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Réflexions métaphysiques

J'ai fini hier la lecture de "La route du temps" de Philippe Guillemant, et je n'arrête pas d'embêter mon physicien de Mari Charmant avec des questions métaphysiques.

Le monde est-il déterministe et 100% prévisible (y compris donc nos actes, pensées etc)? c'est ce que la science des lumières nous a habitués à penser depuis quelques siècles. Mais certains phénomènes sont imprévisibles. Pour citer Philippe Guillemant, la question suivante est donc la suivante: un déterminisme imprévisible n'est-il pas équivalent à un indéterminisme réel?

Ce qui nous laisse a priori avec le hasard. Pas le hasard facile à modéliser une fois qu'on en connaît les causes (hasard déterministe), mais celui inexpliqué. Philippe Guillemant fait l'hypothèse audacieuse que ce hasard-là est aussi déterministe mais… causé par le futur, et non le passé. Il appelle cela la double causalité. Voilà qui est bien difficile à capter car contraire à notre perception du monde, du moins dans les sociétés occidentales, mais il existe d'autres communautés humaines comme les hopis pour lesquels le temps n'a pas le sens linéaire que nous lui accordons, moulés par son omniprésence dans notre culture, notre environnement et notre langage. Et qui plus cette théorie métaphysique est compatible avec les dernières théories et expériences de la physique moderne, selon Philippe Guillemant qui, au-delà de son bagage scientifique de base et de son travail de chercheur au CNRS dans un domaine plus appliqué, semble bien documenté sur le sujet. Einstein avait déjà montré que le temps est une notion toute relative – et les équations de la physique sont réversibles… 

Pourquoi notre expérience, notre observation du monde va-t-elle à l'encontre de ces théories? voilà qui est bien perturbant. Mais l'auteur va encore plus loin. Son livre se veut initiatique plus que scientifique. C'est à travers sa propre expérience métaphysique, notamment des synchronicités, qu'il a construit ces théories, navigant sans cesse entre sa raison et ses connaissances d'une part (mon cher cerveau gauche!) et son expérience de vie, son éveil et même son émerveillement devant le monde, la nature, avec un profond humanisme qui se dégage de beaucoup de ses lignes, au point que son écriture en devient parfois irritante pour une empathique comme moi – il use et abuse de phrases courtes, répétées et ponctuées de point d'exclamation pour mieux convaincre son lecteur en tentant de l'amener dans son expérience…

Et là je soupire… peine perdue! pour moi qui partage la vie d'un mécaniste convaincu, je sais combien il est difficile de partager ses expériences de vie, comme si elles n'étaient qu'illusions de nos esprits en recherche, mais totalement improuvables et… impartageables. Le livre de Philippe Guillemant a le mérite d'un coming out, de ce point de vue-là… Mais je n'ai moi même rien compris à ses doubles 22; c'est plutôt en me raccrochant à mes propres expériences de synchronicités, régulièrement partagées sur ce blog, que j'ai pu continuer à suivre ses propos.

Les dernières de ses hypothèses concernent la modélisation de notre conscience comme porte d'accès à des dimensions complémentaires à l'espace-temps (en ligne encore une fois avec la physique – théorie des cordes), qui expliquerait comment nous pourrions, par l'intention pure, le lâcher-prise puis l'observation des traces de futurs possibles à choisir par notre libre-arbitre, déterminer notre futur, en se déplaçant en quelque sorte dans ces autres dimensions. Ceci est cette fois compatible avec bien des voies spirituelles – la convergence de ces dernières sur ces aspects m'a frappée depuis longtemps.

Tout cela est bien troublant pour moi, car dans les discussions métaphysiques que j'avais des nuits entières avec mes potes de l'école d'ingénieurs il y a une vingtaine d'années, je finissais toujours acculée à cette intuition d'une conscience plus vaste, plus grande, hors de mon monde réel, mais jamais je n'ai pu partager cette intuition. Et jusqu'ici je l'ai croisée plus souvent chez des ésotériques, des prêtres par exemple, dont l'emballage de croyances plus ou moins dogmatiques ne résistent jamais au rouleau-compresseur de ma raison. 

J'étais condamnée à la schizophrénie de la séparation entre mes expériences intimes, intuitives, et mon intelligence pragmatique, logique et rationnelle.

Je désespérais aussi devant la croissance de l'entropie, du désordre donc. Voilà bien la pire découverte de mes études d'ingénieur. Indéniable théorie mais tellement désespérante… cela a beaucoup contribué à me décourager de toute recherche métaphysique. J'avais peur du trouver un tel vide… J'ai préféré me cantonner à vivre tranquillement ma vie. Mais la théorie de Philippe Guillemant ouvre une nouvelle perspective sur ce plan-là aussi. Que je dois encore digérer…

Reste que je ne comprends pas bien, en particulier à la lumière des principes proposés par Philippe Guillemant, pourquoi ma vie est inondée de synchronicités depuis mon adolescence au moins, sans que je fasse quoi que ce soit pour les provoquer. Pour moi, comme je l'avais expliqué ici, les synchronicités sont avant tout une question d'observation, d'Eveil au monde. Je les pensais même compatibles avec le déterminisme simplement causal, faisant simplement l'hypothèse peu coûteuse de mon ignorance des causes "cachées". 

Peut-on vraiment les provoquer?

A explorer.


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Transition estivale

Les vacances sont enfin arrivées. J'ai passé la première semaine à aller au bout de ma fatigue – longues nuits, journées lentes seulement rythmées par mon aller-retour quotidien à la thalasso à 30km, un peu de lecture, les bons petits plats de maman, et quelques moments tranquilles avec les enfants. 

Le temps magnifique de dimanche à mardi m'a offert davantage de dynamisme: de belles balades à vélo avec Lili, de grands bains froids comme on les aime ici, et même un peu de planche à voile pour donner un prétexte de montage de petite voile à Mari Charmant vexé d'être le plus débutant de la plage…

Bigorneaux, langoustines, coquille St-Jacques, poissons en tout genre, salade du jardin et prunes de la voisine.

J'ai reçu mon nouvel ordinateur et je le configure tranquillement à temps perdu, ce qui me donne aussi l'occasion de revisiter mes sites et blogs favoris en me questionnant sur les essentiels.

Je me sens en transit et pas très au clair pour la suite. Pourtant Septembre n'est à moins de 5 semaines d'ici à présent. Est-ce important? j'ai commencé mes vacances par la lecture de "La route du temps" de Philippe Guillemant et j'erre encore dedans au bout de 10 jours. J'ai depuis que je l'ai croisé l'intuition que ce livre doit m'éclairer comme beaucoup d'autres sur mon chemin dans le passé, mais plus j'avance la lecture, plus je me perds dedans, alors qu'il me semblait plein d'évidences au début.

Il me faut donc attendre encore et laisser venir à moi d'autres évidences.

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Fin de marathon

Je vis au jour le jour avec un rythme de folie. Les enfants sont parties en vacances dans la famille à présent, ce qui me soulage d'une de mes multiples vies, mais j'ai l'impression de ne pas voir le bout du tunnel. Je continue de finir mes tâches de manager au boulot, tout en prenant des demi-jours de congé pour préparer la rentrée; j'aménage mon bureau à la maison, j'ai créé la raison sociale, j'ai commandé un ordinateur portable.

Je démarre chaque matin avec une liste "à faire" qui se reporte de jour en jour. Moins je me pose, et plus le temps m'échappe. Je me demande comment je vais m'adapter au nouveau rythme, après avoir ainsi vécu à 200%. Je ressens intérieurement la nécessité de changer et de me recentrer sur l'essentiel; mais comme je ne peux pas prendre le temps de réfléchir et surtout ressentir ces jours-ci, je me sens oppressée. Je vois la peur refaire surface aussi – j'ai encore beaucoup de travail de renforcement de ma confiance en moi devant moi…

Mais le plus dur est de finir ce marathon, mon travail actuel. J'ai sans doute mis trop d'énergie dans la revue individuelle de 6 personnes. Les choix organisationnels qui ont précipité mon départ font souffrir mes collègues à leur tour, et je ne peux plus rien faire. Tout ce que nous avions mis en place depuis 2007 doit être expliqué, justifié, renforcé, ou on va repartir à zéro… J'ai bien fait de jeter l'éponge; je n'aurais pas supporté de passer l'année à venir à expliquer les procédures patiemment mises en place en 3 ans, alors que nous avions tant à progresser encore. Enfin, je vais peut-être le faire quand même, mais dans le contexte d'un mandat, c'est psychologiquement différent…

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Libération

4 semaines! entre ma démission et le message officiel de ma hiérarchie, il s'est passé 4 semaines.

4 semaines à ne parler vrai qu'au cercle de ceux que savaient. Cercle élargi peu à peu, mais jusqu'au dernier moment, certains sont restés épargnés par la rumeur.

Cette semaine, j'ai encore fait toutes les activités de manager qui n'ont plus de sens pour moi. Animation d'atelier dans un séminaire de département. Présentation du service aux nouveaux collaborateurs de l'entreprise. Participation à un comité de travail transversal dont le dysfonctionnement a largement contribué à ma décision de jeter l'éponge. Et je me suis couchée à minuit toute la semaine pour préparer les entretiens individuels de clôture de mon rôle de chef d'équipe, après ces journées de réunions épuisantes, et je dois encore en préparer 3 entre ce week-end et mardi…

Mais chaque jour qui passe me libère un peu plus de toutes ces tâches que je fais pour la dernière fois. J'étais au bord des larmes un soir cette semaine tellement je n'en pouvais plus de faire encore ces heures supplémentaires qui n'ont aucun sens pour moi, à part l'engagement moral de soutenir mon chef jusqu'au bout de mon contrat, et aussi une dernière débauche d'énergie pour mon équipe, pour que l'organisation continue sur sa lancée encore un moment sans tout casser maintenant. Les entretiens individuels que j'ai faits se sont bien passés, je donne encore le meilleur de mes conseils à mes équipiers car je sais malheureusement qu'ils vont se retrouver sans chef ces prochains mois: mon remplacement est tout sauf clair.

Il y a encore d'autres choses qui sont ressorties ces derniers jours. J'ai encore beaucoup de colère, moi si peu colérique, pour les malentendus de cet hiver. Je sais quand je prends du recul que c'est par mon manque de confiance en moi que j'ai créé ces malentendus… et que toute cette situation si pénible émotionnellement est justement là pour me faire grandir, m'apprendre à oser prendre la place qui est la mienne.

Il faut que je me libère encore davantage…