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Au revoir, au moins une fois

C'est son livre, Guérir, qui avait porté son message jusqu'à moi.

Il m'avait encouragée à explorer les médecines alternatives pour me sentir mieux dans mon corps, mieux dans ma tête. J'ai fait bien du chemin depuis cette lecture… je sais beaucoup mieux gérer mon anxiété.

Il m'avait intriguée par ces nouveautés qu'il présentait avec enthousiasme, HRV, EMDR, et toutes sortes de petites infos frappantes qu'il emballait mine de rien dans ses chroniques de Psychologies. Toujours tirées d'études scientifiques. Je savais que je pouvais lui faire confiance, pas besoin d'aller chercher les sources, il était sérieux. Mais pas seulement; curieux aussi. Prêt à explorer des voies non conventionnelles. Bref, tout ce qu'on attend d'un vrai scientifique.

Lundi midi, la Radio Suisse Romande lui a rendu hommage en accompagnant son envol vers l'autre dimension d'un dernier échange, sa voix sur les ondes. Miracle de nos technologies modernes, c'est donc après son départ que j'ai pour la première fois entendu la voix de David Servan-Screiber.

Et elle m'a touchée. Beaucoup.

Tellement posée, avec ces mots simples et pourtant percutants, cette assurance tranquille de quelques êtres dont j'ai eu la chance de croiser le chemin dans ma vie, parfois jusque dans mes rêves, et que j'ai instinctivement chaque fois reconnus comme des guides à ce moment de ma propre destinée.

Miracle de nos technologies modernes, c'est donc à moi de vous transmettre un petit lien… à écouter dans un moment d'agitation, de doute, de fatigue… il me semble qu'il y a quelque-chose de lumineux qui passe là-dedans.


 

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Tout le monde il est pas beau il est pas gentil

Décidément, l'actualité continue de se moquer de moi…

Les concombres bio-toxiques n'en étaient pas, comme je m'en doutais, il s'agissait bien des graines germées, bio ou pas peu importe car le danger de ces petites choses toutes jolies est bassement naturel et bactérien et non industriel et chimique. Et pas moyen de savoir si l'ail et le vinaigre sont efficaces pour les désinfecter, à quand une étude sur le sujet? Quelles sales bêtes tout de même.

Pour DSK, je n'y comprends plus rien. On se croirait dans une BD d'aventures genre XIII ou OPA… quelle drôle de planète. Quant à la 2ème vie des femmes de ménage, c'est vraiment trop sordide.

Moi je veux retourner dans les contes de fées! 

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Autonomie, autorité, responsabilité

Je suis autonome, je suis responsable et je ne supporte plus l'autorité, me suis-je dit cette semaine…

Non, ce n'est pas tout à fait vrai.

Je suis autonome, mais travailler à plusieurs sur un but commun démultiplie les forces des uns et des autres. L'idéal pour avancer, c'est une équipe de gens bien autonomes et bien complémentaires, prêts à unir leurs forces sur un but qui a du sens pour tous. Mais il faut une bonne dose de responsabilité et de maturité individuelle pour cela… ou une autorité forte forçant tout le monde à ramer ensemble pendant un moment.

Je suis responsable moi-même, mais encore un peu immature et pas très courageuse, même si j'ai beaucoup progressé. Ma nature anxieuse me fait douter beaucoup et ne m'encourage pas à prendre des responsabilités. Mais généralement, je bénéficie aussi de la contre-partie: j'anticipe les risques, et face à mes propres responsabilités, je les attaque de front. Les projets dont j'accepte la responsabilité ont donc d'excellentes statistiques de succès, car j'ai moi-même évalué leur faisabilité avant de m'y engager.

L'autorité enfin… sujet passionnant. J'ai été élevée de façon très traditionnelle, qu'il s'agisse des valeurs familiales ou des systèmes scolaires dans lesquels j'ai évolué, où l'autorité avait une place importante. J'ai appris à respecter et surtout à obéir à mes parents, aux maîtres, aux chefs, aux représentants de toutes les formes d'autorité, religieuse, sociale, politique, professionnelle, académique…

Par chance, les univers dans lesquels j'ai évolué m'ont confrontée à des valeurs très différentes, ce qui m'a forcée à questionner les croyances, sinon les autorités elles-mêmes. J'ai rapidement appris à penser par moi-même et les premières autorités que j'ai relativisées, à l'adolescence, étaient celles de mes parents, normal à cet âge, puis du catholicisme, devenu beaucoup trop étroit pour mes nouveaux questionnements scientifiques dès mes premières années d'études universitaires.

Mais je ne pouvais pas remettre en cause l'autorité d'un prof, d'un chef ou même d'un douanier et je me souviens d'en avoir pleuré des heures, quand cette autorité était injuste, implacable ou inhumaine, dans l'une ou l'autre de mes expériences de vie, coincée dans mes dilemnes. Je revois très bien dans quel état émotionnel j'étais alors et surtout je comprends maintenant combien cette souffrance était en fait un écho à mes propres blessures: "si je n'obéis pas, je ne serai plus aimée". Or je ne voulais pas obéir parce que c'était idiot ou insupportable ou en désaccord profond avec l'une ou l'autre de mes valeurs, et je voulais être aimée parce que je suis un être humain et j'ai besoin de l'amour, de la récompense ou de l'approbation d'autrui pour être heureuse (croyais-je). La contradiction me mettait dans tous mes états…

Il m'a fallu beaucoup de courage il y a 14 mois pour casser ce schéma, quand mes chefs m'ont demandé de prendre encore plus de responsabilités alors que je n'en avais plus la capacité matérielle et que je n'y trouvais plus aucun sens. J'en ai pleuré encore, mais j'ai surtout pris conscience que je ne pouvais plus continuer sur ce mode-là. 

Le fait que ces responsabilités étaient de plus diluées dans des rôles peu clairs, allant à l'encontre de mon besoin d'autonomie, m'ont aidée à sauter le pas.

En outre, le non-alignement de ma hiérarchie ébranlait tellement la notion d'autorité que je ne savais plus de toute façon plus à quel saint (ou plutôt à quel chef) me vouer. Je pense aujourd'hui que si mon équipe est restée soudée et motivée (aucun n'a démissionné dans les remous) alors qu'au niveau du dessus, nous étions trois cadres à jeter l'éponge rien que dans notre département, c'est peut-être tout simplement parce que j'avais beaucoup filtré le "merdier" auquel ma propre hiérarchie m'exposait, en particulier leurs doutes et leurs guerres d'influence, et mes propres doutes et guerres d'influence; je continuais l'effort de construire pour chacun une histoire dans laquelle son propre rôle s'inscrivait au service d'un but commun: celui exprimé par la direction en début d'année, qui ne me parlait pas à moi, mais que je pouvais parfaitement décliner en objectifs plus fins et compléter par des objectifs de développement personnel connaissant bien les personnalités des uns et des autres.

Cet exercice, mon chef ne l'a pas fait pour moi, par excès de confiance, par manque de temps…  j'étais sa confidente la plus stable et nous pouvions discuter franchement de tous les problèmes, mais si lui en était soulagé, moi je n'en dormais plus, incapable de trouver des solutions (je pouvais en imaginer, mais pas agir). Il a oublié que je n'étais pas comme lui, un roc résistant à toutes les crises.

Je lui ai donné sa chance: un ultimatum de 10 jours pour "me donner du sens à tout cela". Il n'a même pas essayé, à ma grande déception; il m'a envoyé chez son chef, qui a joué toutes ses cartes avec des confidences que je n'aurais jamais soupçonnées, mais qui ne m'ont pas plus rassurée, puis chez le PDG, qui a joué toutes ses cartes avec des promesses qui m'ont franchement ébranlée le temps d'un week-end de réflexion, mais qui ne m'ont pas convaincue.

Je n'y croyais plus.

Aujourd'hui je me sens libérée et grandie, parce que je n'ai plus à me débattre pour m'aligner sur une autorité plus ou moins crédible. Mais c'est très difficile de se retrouver sans autorité quand on a des schémas d'obéissance gravés en soi depuis l'enfance. Je me suis sentie déstructurée et très seule face à mes responsabilités. On peut accuser l'autorité de tous les maux (y compris ses propres défaillances), c'est bien pratique… Finalement une bonne leçon d'autonomie et de responsabilité.

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Comprendre notre monde

Ces derniers mois, j'ai eu le temps de lire, de réfléchir, et de découvrir de nouveaux savoirs comme jamais depuis des années, mais avec en plus l'éclairage de l'expérience que je n'avais pas à 20 ou 30 ans.

En particulier, j'essaie de mieux comprendre le monde de la finance et de l'économie. Ils m'ont été complètement hermétiques pendant des années. La gouvernance de plus en plus financière, parfaitement honnête et d'une efficacité redoutable, mais sans vision, sans rêve, sans passion, sans réponse non plus à mes incessantes questions sur le "mais après?" de mon ancien employeur m'a finalement désespérée au point que j'ai démissionné, car rien n'avait plus de sens pour moi.

Mais je n'ai pas lâché le morceau. Les épreuves que nous traversons dans la vie sont autant d'occasions de grandir. Je veux comprendre pourquoi j'ai bloqué sur ces circonstances, qu'est-ce qu'elles reflétaient de mes propres limitations. Je veux maintenant mieux comprendre les règles du jeu et mon rôle là-dedans. De toute façon, je ne peux plus pas ignorer les réalités économiques et financières, d'une part parce que je dois encore trouver comment mieux y insérer mon projet professionnel, d'autre part parce qu'il nous est impossible de faire abstraction des bouleversements macro-économiques en cours dans nos propres projets privés.

Internet est un outil extraordinaire; depuis mon grenier au bord de l'alpage, je peux lire les blogs de tous ceux qui se posent des questions et partagent leurs idées, aux Etats-Unis, en Angleterre, en France, au Canada (je lis essentiellement en anglais et un peu en français). Mais aussi toutes sortes de livres et publications, scientifiques, technologiques, sciences humaines, je suis curieuse de tout et je suis toujours étonnée de voir combien d'informations inédites on trouve en 3 clics de Google, comme si les journalistes et même des essayistes s'arrêtaient à la première page ou aux mots-clés les plus communs, alors qu'en 10mn de recherche supplémentaire on trouve des trésors de pertinence sur la moindre question un peu élaborée.

Et puis il y a le sens de l'histoire. Ce premier chapitre de la prophétie des Andes m'avait interpellée en 2007 sans que j'y voie plus loin que mes propres connaissances culturelles de base. Puis en Ecosse, j'ai pendant quelques instants extraordinaires visualisé, ou plus précisément ressenti, la responsabilité intellectuelle d'un stratège dans la tente d'un général sur les vestiges archéologiques d'un camp romain. Comment percevait-il le monde et son évolution alors? Le dernier de ces stratèges a abandonné un jour ce camp pour se replier plus au Sud, puis encore plus au Sud, puis encore… jusqu'à Rome, s'il n'était pas mort avant, dans la lente agonie de l'empire romain. Dans notre groupe y compris parmi les animateurs certains se projetaient plus facilement sur les cultures chamaniques comme les pictes, moi par contre je me sentais plus en phase avec les romains, organisés, structurés, technologiquement évolués… Mais dans mon ressenti, ils manquaient un peu trop de créativité, de fantaisie… il en faut aussi, en tout cas moi j'en ai besoin, cela illumine mon quotidien. Peut-être qu'ils ont manqué d'imagination. Peut-être pas: après tout la civilisation a continué, le pouvoir des empereurs est simplement passé à l'Eglise, qui a ensuite longuement régné sur le Moyen-Age… Et là je retrouve ma généalogie… Templiers, hospitaliers, abbayes, châteaux… jusqu'à la révolution française… encore un monde qui disparaît, de nouvelles fortunes se font, d'autres s'enfoncent peu à peu… mes ancêtres sabotiers des forêts, marchands de bois, et tisserands des landes, marchands de toiles, doivent s'adapter aux nouvelles donnes: dès le milieu du 19e, il est loin le temps de la prospérité économique portée par les échanges internationaux de la Bretagne aux siècles précédents. Cela donne le tournis… et moi dans tout cela? qu'est-ce que je fais là?

Comme j'aimerais mieux comprendre ce monde, et ma place ici… J'ai lâché prise, j'ai médité, j'ai marché, j'ai dessiné, j'ai rêvé, mais au final je reviens toujours aux mêmes questions. C'est bien çà le fond de mon problème: toujours chercher le sens de tout cela…

 

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DSK et les concombres bio-toxiques

L'actualité de ce mois de mai a le mérite de taper dans mes croyances les plus naïves… et de m'en faire prendre conscience. 

D'abord DSK. C'est en lisant l'actualité financière sur Bloomberg le lundi matin, que j'ai découvert qu'il avait raté son rendez-vous avec Angela Merkel le dimanche soir. Que le FMI serait représenté par une récente recrue, spécialiste des marchés émergents, à la réunion de Bruxelles particulièrement critique pour l'euro, et donc pour les centaines de millions de gens qui en dépendent, le soir même.

Alors, dans un tel agenda, l'histoire d'un troussage de domestique, je ne pouvais pas y croire.

Dans le monde de mes croyances, l'autorité des gens les plus riches et les plus puissants de cette planète est méritée.

Elle s'est construite sur leur intelligence exceptionnelle, cette intelligence qui permet de comprendre et d'anticiper, de faire les bons choix et au final de faire progresser l'humanité dans les difficultés les plus complexes.

Elle s'est construite par leur capacité de travail extraordinaire, leurs convictions, leur passion, leur engagement, toute cette énergie qui fait qu'on les écoute, on les suit, on les imite.

On les appelle des leaders – leadership, en anglais.

Mais aussi dans le monde de mes croyances, chaque être humain est une personne à part entière. Quelles que soient ses souffrances, ses malchances, ses erreurs, chacun a son petit bout de chemin à parcourir au cours d'une vie souvent trop courte et trop rude pour progresser vraiment.

On m'a élevée dans le respect de l'autorité – supposée justifiée et méritée – ET dans  le respect de l'autre – si petit, si moche soit-il ou elle.

Ma propre intelligence et mon propre travail ont fait que j'ai souvent logé dans des Sofitel et équivalents pour mon employeur. Et j'y ai souvent pensé que je me sentais plus proche des femmes de ménage que je croisais avec le sourire que certaine "femmes de" en vison qui ne me regardaient même pas dans l'ascenseur. Après tout, j'étais là pour travailler, moi aussi!

Alors que DSK, celui que l'humanité, même si c'est très indirectement, a élu pour diriger son organisation de finance internationale la plus importante sur le plan mondial, au point qu'on le considérait il y a 2 semaines encore comme plus puissant qu'Obama lui-même, se retrouve à faire le gorille cher à Brassens face à une pauvre femme mal née et malheureusement sur son chemin au mauvais moment… c'est ridicule! RI-DI-CU-LE!

Je voudrais tellement croire que les humains sont intelligents et en voie de progrès, à force d'éducation, de prises de conscience, de développement personnel et d'échanges multi-culturels…

Je voudrais tellement croire encore que les grands de ce monde sont pleins d'humanité, et non de bestialité.

Monsieur Strauss-Kahn, si vous avez dérapé, c'est bien plus que le viol, déjà inacceptable, d'une femme que vous avez fait. C'est le meurtre d'une certaine philanthropie, à laquelle j'adhérais naïvement. Si l'humanité doit être à l'image de ses leaders, ses leaders doivent être à l'image de l'humanité. Et là, vraiment, ce n'est pas glorieux… 

Et là-dessus viennent les concombres! (sans vouloir faire de mauvaise blague. Cela pourrait être des tomates, ou de la salade…)

Il y a un ou deux ans, j'avais été traumatisée par la lecture de "Toxic", un essai racoleur de William Reymond sur la malbouffe, dont le premier chapitre se délecte à vous expliquer avec moult détails atroces l'agonie sanglante et puante d'un petit bonhomme de 2 ans et quelques mois, intoxiqué par une bactérie E. Coli dans un hamburger américain. Ce récit de viscères mangées par la bactérie sans que la médecine moderne ne puisse rien faire m'avait tellement choquée (c'est comme Ebola, juste moins contagieux) que je me suis tout de suite documentée sur la bactérie, pour apprendre, horreur totale, qu'il est plus probable de la trouver dans des graines germées biologiques que dans un hamburger aseptisé. 

J'ai classé l'auteur dans la catégorie journalistes racoleurs sans rigueur scientifique et me suis méfiée quelque temps des graines germées, puis je n'y ai plus pensé.

Jusqu'à ce samedi où je lis que les jeunes femmes de mon âge intoxiquées en Allemagne avaient simplement mangé du concombre bio dans un buffet de salades.

Du concombre bio! L'alimentation saine par définition!

Alors je me rappelle… il y a 9 jours, nous étions au soleil avec les enfants et une poignée d'adeptes de l'agriculture de proximité, nous venions d'emballer une centaine de paniers bio distribués dans la région, et nous avons partagé des graines germées, de la tomme fraîche des chèvres de la ferme, et un peu de pain aux noix et un saucisson que j'avais amenés.

Des graines germées…

Il y a 6 jours, j'ai fait une salade de concombre bio acheté à la Coop, parce que j'avais envie de concombre pour accompagner un barbecue. Je l'ai pelé mais… venait-il d'Espagne? ai-je bien vérifié qu'il venait du Seeland, critère de proximité? et puis qui me dit que le Seeland n'engraisse pas ses légumes bio au purin de mammifères? Horreur.

Durée d'incubation: 10 jours!

Je me vois déjà mère indigne intoxicatrice de toute la famille!

Mais franchement, vous le mangez cuit, vous, le concombre? et les tomates? la salade? Les chinois, traditionnellement, cuisent tout, sauf les fruits, qui s'épluchent. Ils ont bien raison…

Vraiment, l'actualité est dure avec moi… en mai 2011, les leaders sont devenus des gorilles infréquentables et l'alimentation saine "5X fruits et légumes bio chaque jour" est contaminée par de sanglantes toxines. Il y a de quoi être déstabilisée!

Non… j'oublie un détail… les statistiques.

Statistiquement, tout cela est insignifiant. In-si-gni-fiant. Il y en a d'autres des DSK – par exemple Christine Lagarde, pas trop l'air d'un gorille à vue de média – et des concombres sains – comme tous que je mange depuis bientôt 40 ans, bio ou pas. 

Ouf.

Il reste que cela avait le mérite de me faire me poser de bonnes questions sur quelques croyances naïves… rien n'est parfait, ni les directeurs de FMI, ni les concombres bio.

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Mes sacs à main et moi – 2010, rien ne va plus

En 2010, je suis visiblement une maniaque de la redondance, puisqu'il y a alors dans mon sac:

– deux porte-feuilles,

– deux porte-monnaie,

– deux sacoches de première nécessité.

Le pire, c'est que je ne me souviens plus pourquoi/comment j'en suis arrivée là!

L'avantage c'est que j'ai développé un très efficace 3e oeil dans les doigts pour arriver à extraire ma carte de crédit de cette caverne d'Ali Baba en moins de 5 secondes quand je passe à la caisse.

Mais en pratique, ce 3e oeil reste parfaitement inefficace pour décrocher à temps le téléphone, en particulier l'iphone dont les rondeurs trouvent un malin plaisir à s'échapper ici ou là, sonnerie vibrante ou pas.

Et ouvrir mon sac a quelque-chose de déprimant comme une maison encombrée d'un bric-à-brac obsolète et mal rangé… quand ce n'est pas carrément gluant, comme le jour où mon déodorant de secours a coulé au fond, épargnant de justesse mon permis de conduire et mon passeport (ah oui, cela me revient, c'est pour cela qu'il y a deux trousses, l'une doit être étanche?).

L'été passé, quand j'ai décidé de passer à un rôle de consultante indépendante, j'ai pris conscience que je devais travailler un peu plus mon look, et je me suis noyée dans un abîme de réflexion sur la combinaison sacoche d'ordinateur et sac à main baroudeur, que je ne m'étais jamais souciée d'assortir jusque-là. Alors j'ai fait au plus simple: j'ai racheté un micro sac, et un porte feuille pour ce micro sac, dédiés à mon activité professionnelle. Mari Charmant a éclaté de rire: maintenant Miss Redondance a… DEUX sacs à main! et en plus j'ai pas la place dans le grand pour mettre le petit (bon, si, OK, si je débarrasse la 2ème trousse de secours étanche peut-être…)

Donc, me sentant vaguement ridicule et passablement encombrée de tout ce bric-à-brac, j'ai pris la décision de revenir à UN (dur) MICRO (encore plus dur) sac au quotidien… quitte à planquer le sac de secours au fond de mon coffre de voiture pour les "au cas où".

 

 

 

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Le courage du changement… et après

Un an a passé depuis ma rébellion.

Depuis, je ne vois plus avec les mêmes yeux les rébellions des autres (voir la récente rébellion d'Alain sur immigrantsong par exemple, ou dans un tout autre registre l'appel des universitaires  à une recherche en finance plus responsable)

A chaque fois une prise de conscience, souvent douloureuse, mais au bout, l'occasion de tellement grandir.

D'entraîner aussi une prise de conscience chez les autres, surtout si on n'a jamais cessé de les respecter, malgré les remous turbulents des émotions de la rébellion.

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Et après… la responsabilité. Comme quand on devient adulte. Trouver sa voie, celle qui est en accord avec nos aspirations les plus profondes, et aussi nos capacités.

On peut, on doit continuer de développer ses capacités, mais chacun de nous, avec sa personnalité, avec son chemin de vie, est une pièce unique dans le puzzle de l'humanité.

Chacun de nous a un rôle à jouer.

Chacun de nous a sa responsabilité.

Nous sommes, dans chacun de nos choix ou non-choix, les ailes d'un papillon du Brésil qui induit au bout du compte une tornade au Texas.

Et nous ne sommes pas seuls. C'est bien souvent dans la rencontre inattendue, dans un regard, un sourire ou un mot de l'autre pleinement écouté, que se trouve le message éclairant sur le chemin à suivre.

 

 

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Echos printaniers

Le printemps s'impose très fort cette année. La neige n'est plus tombée depuis un mois et demi – le peu qui est tombé cet hiver a fondu avant fin mars, et la pluie aussi est rare. Hier j'ai fait le tour de notre montagne en une bonne heure de marche, les pâturages sont étonnamment praticables pour la saison, je ne me suis embourbée qu'une fois. J'avais besoin de marcher pour avancer, me secouer un peu. Je suis partie fatiguée, hésitant à préférer une sieste à cette sortie dans le vent, mais je suis revenue apaisée et le pas léger comme si les quelques kilomètres que j'avais arpentés ne comptaient pas.

Les semaines continuent de passer sans que je trouve vraiment ma place. Je lis beaucoup et je pense surtout beaucoup, mais j'ai l'impression de ne plus rien faire, comme si le temps me jouait des tours maintenant que je ne lui cours plus après. Cela m'intrigue beaucoup, car j'ai essayé de mesurer le temps d'avant et le temps de maintenant en tâches tout-à-fait objectives, et je ne comprends pas: on dirait que j'ai complètement ralenti tout ce que je fais et pourtant je ne fais pas mieux. Je suis juste beaucoup plus tranquille, mais je ne dirais pas sereine; cette lenteur me gangrène d'une espèce de tristesse qui m'envahit par bouffées. J'essaie de pratiquer la pleine conscience, de savourer mes gestes et le moment et le lieu que je vis, mais autant ces moments me semblaient magiques quand je les arrachais à mon stress permanent d'un quotidien trop chargé, autant me les offrir maintenant dans la paix d'une journée organisée à ma guise me semble insipide et sans intérêt.

Je suis mal dans mon identité dont je réalise combien je l'avais construite dans le regard de l'autre (ou ce que j'imaginais être le regard de l'autre). Je suis face à moi-même comme jamais. Et je ne sais pas quoi en faire. C'est une expérience intéressante en tout cas, qui me donne une petite idée de combien nos perceptions sont subjectives. Y compris peut-être celles de l'espace et du temps.

Le retour du printemps fait écho aussi à mes violents états d'âme de l'an passé. Et j'ai fait du nettoyage, du vide greniers pour m'alléger encore de certains rêves qui ne se réaliseront plus, cet idéal de 3e enfant dont la folie me saute aux yeux après coup. Quoique, si nous n'avions pas repoussé ce projet fin 2006, je n'aurais pas compensé dans mon renouvellement professionnel avec formation continue et tout ce qui a suivi par enchaînement d'opportunités et de tournants parfaitement assumés… mais incompatibles avec une maternité de plus. Mais peu importe, on ne reviendra pas en arrière. Et élever les 2 premiers m'occupe bien assez sur l'axe "famille" de mon quotidien.

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Semaine de printemps, enfin le renouveau?

Cette semaine je suis sortie de mon marasme quotidien, de mes doutes et errances circulaires pour une semaine de formation à Paris. J'avais décidé d'investir dans l'approfondissement d'un domaine d'application de ma spécialité, plus "business" que gestion. C'était une bonne idée, car cela m'a regonflée à bloc.

L'hôtel où je logeais m'a offert un magazine et une télé. Dans le magazine, il y avait un reportage sur les guérisseurs, et à la télé, il y avait un reportage sur les guérisseurs. Un message m'a frappée "moins j'en sais sur la personne, mieux cela marche". C'est comme pour l'inventivité technologique: trop de savoir bride la créativité, c'est pourquoi il est souvent fructueux de faire des brainstorms entre ingénieurs de différentes spécialités, pour que chacun apporte avec son esprit neuf et curieux une nouvelle perspective, une exploration différente du problème de l'autre. Et après, mais seulement APRES,  le savoir peut prendre le relais pour modéliser, vérifier, valider, construire.

Je sens qu'il faut que je me secoue maintenant, c'est la fin de l'hiver, le premier anniversaire de cette pénible année de renoncements, maintenant il est temps de finir ma mue pour passer à autre chose. Mais c'est aussi maintenant plus que jamais que je dois prendre le temps de faire le vide, méditer, me poser simplement pour me recentrer et "intuiter" la nouvelle voie à suivre.

Ce que j'ai appris au cours de ces derniers mois, c'est que j'ai besoin d'agir pour me sentir à ma place dans cet univers, mais de façon plus centrée, plus posée que je ne le faisais dans mon ancienne perpétuelle agitation. Mais, comme les guérisseurs, je ne peux pas faire confiance à mes capacités d'analyse et de réflexion pour déterminer la voie à suivre; cela ne fait que m'engluer dans les doutes et les regrets stériles et déprimants. Je dois d'abord suivre mon intuition, les messages de ceux que je croise, pour dégrossir une direction et APRES je peux appliquer mes capacités d'analyse et de réflexion à affiner un plan de réalisation. Mais pas AVANT!

Moi, je ne suis pas guérisseuse et ne me sens pas appelée dans cette voie. Ma voie est moi est la créativité, l'inventivité. Pendant la formation, j'ai découvert que l'intuition que j'avais suivie pour réaliser mon mémoire en 2007 est au coeur de la révolution de mon métier que nous prédit aujourd'hui un directeur d'un grand groupe français, sur la base de ce qu'il observe depuis 2-3 ans. Ce sujet là n'a guère d'importance en lui-même mais je me souviens encore de la surprise du professeur en charge du programme de formation à l'époque devant mon choix – alors que pour moi c'était pourtant évident qu'il y avait quelque-chose à explorer de ce côté… intuitivement. Le structurer, l'explorer, le vérifier, et surtout le communiquer était un travail difficile qui m'a pris des mois APRES… mais j'étais partie d'entrée dans une bonne direction.

C'est une montagne bien plus haute que j'ai à escalader maintenant pour développer cette créativité, cette inventivité et l'amener au service des autres. Je ne sais même pas quelle forme elle a. Cela fait des mois que je piétine au pied, incapable de trouver le début d'un sentier pour commencer mon ascension. Je suis découragée… mais je commence aussi à prendre conscience de la nécessité de cette étape, utile à me faire prendre conscience de mes facteurs limitants, pour mieux les lâcher: m'alléger est la première condition pour pouvoir sauter un peu plus haut sur ce chemin.

Et puis il y a les messages. Pendant cette formation, j'ai été frappée par les allusions ici et là à la possibilité du développement d'un nouveau paradigme, plaçant les objectifs sociaux à une importance égale ou même supérieure aux habituels objectifs de capitaux. Dans le monde d'APRES. Et dans le même magazine qui parlait des guérisseurs, il y avait ces petites phrases de Pierre Radanne: 

 "L'alternative au consumérisme sera une société relationnelle."

"Nous vivons dans un monde fini du point de vue des ressources et des libertés qu'on peut prendre vis-à-vis de l'environnement. Mais à l'intérieur de ces limites, il y a un infini qui est la relation à l'autre."

Et comme l'Univers s'est rendu compte que je suis incapable de saisir les messages qu'il m'envoie en permanence à moins de me les répéter lourdement, à ma sortie de l'avion le premier mail que j'ai lu venait du patron du réseau social LinkedIn, me remerciant d'y avoir pris part dans le premier million d'utilisateurs sur la planète (100 millions depuis cette semaine): "In any technology adoption lifecycle, there are early adopters, those who help lead the way. That was you."

A méditer…

 

 

 

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Espace créatif

Je suis ma résolution du nouvel an: je me pose plusieurs fois par mois un soir avec toile et pinceaux.

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C'est toujours un moment magique, bien plus fort que toutes les méditations que j'ai pu expérimenter. Je laisse un certain espace à mon infatigable vélo mental, pour reprendre les mots de Fichtre: c'est le mental qui amène de la structure dans le cadre, des cercles sous-jacents, un effort de symétrie, une certaine logique dans les couleurs. Mais en même temps j'ouvre aussi le cadre à une expression beaucoup plus brute suivant mon inspiration du moment. Je peins en musique, pour faciliter la montée des images, le bain d'émotions. Je ressens beaucoup de joie dans ces moments. Peu importe, finalement, le résultat, même si je le juge sévèrement; c'est un court-circuit du verbal, une expression inhabituelle de mon être, qui lui donne une autre dimension, une autre profondeur, et surtout c'est une réalisation, je peux la partager, dans mon salon, et même ici, c'est déjà plus qu'une chimère.

MandalaFevrier2011

J'ai besoin de ces espaces de créativité pour me sentir bien, comme si je pouvais n'être pleinement moi que dans ces espaces, ces moments où même le temps suspend son vol, où tout devient possible… et en même temps… je deviens folle de toutes ces idées qui me traversent l'esprit et que je suis incapable de communiquer, a fortiori de réaliser. Car j'ai sans cesse de ces idées, pas juste des images, des idées de choses à faire, à dire, à explorer, à partager, à construire, à inventer, à développer… des idées que je connecte sur d'autres idées des autres… des idées dans l'air du temps, des idées bizarres… mais ce ne sont que des idées, des images, des chimères… Quelle frustration! Car c'est bien de cela que je prends conscience peu à peu; c'est ma difficulté à exprimer, partager, communiquer avec les autres qui limite mon impact sur le monde, alors même que je suis profondément altruiste et qu'il y a des merveilles dans mes rêves que j'aimerais tant offrir aux autres pour progresser ensemble…

Peut-être tout cela n'est qu'une immense illusion de mon ego. Mais que faire d'autre ici-bas? comment trouver du sens à cette vie au-delà de nos petites affaires du quotidien? en même temps, à quoi cela sert de rêver, si on ne sait pas partager ces rêves, a fortiori les réaliser?