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Quand faire la gueule est à la mode…

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Coincée dans un décollage interminable lors d'un déplacement professionnel cette semaine, j'ai feuilleté le magazine "Madame" de la compagnie aérienne. Il ne m'avait jamais attirée. J'ai compris pourquoi. Plus de 120 pages, essentiellement de la pub, et… 3 sourires. J'ai fini par les compter tellement cela m'a frappée! et ce magazine est censé véhiculer les valeurs les plus sûres du luxe à la française? je suis fière d'une certaine culture féminine en France, celle des femmes éduquées, cultivées, entreprenantes, souvent les égales de leurs conjoints, de Marie Curie à Christine Ockrent en passant par Simone de Beauvoir, jusqu'à leurs petites soeurs que je croise en proportion plus élevée que les autres nationalités dans les sphères techniques où j'évolue - je songe encore à la surprise de cet ingénieur américain qui s'étonnait de mon parcours quand je lui ai dit que dans les écoles d'ingénieurs en France, on trouve désormais près de 30% de filles…

Mais faire la gueule, là, je bloque!

Il y a vraiment des "femmes actives et exigeantes qui ont les moyens de leurs envies" (cible du magazine) qui achètent des produits sur la base de la publicité véhiculée par ces têtes boudeuses, ces têtes crâneuses, ces têtes capricieuses, ces têtes insatisfaites? Mon Dieu, comme c'est triste… (sauf pour le marché de l'emploi des psys, car cela doit cacher bien des troubles profonds!)

La féminité… pour moi, c'est la première image que le nouveau-né rencontre… c'est chaud, c'est doux, c'est rond… cela sourit, cela caresse, cela chante… et le sourire, mon Dieu comme j'aime les sourires! la joie d'un enfant, la complicité d'une amie, le charme d'un compagnon, toutes les belles rencontres, tous les moments magnifiques sont jalonnés de sourires. Regardez ces arrière-grand-mères au soir de leur vie, un sourire quand vous leur rendez visite et leur âge disparaît soudain. Toute la beauté d'une personne se concentre dans la spontanéité et la sincérité du sourire qu'elle vous accorde. Quand cette lumière-là soudain vous frappe… le reste n'a plus d'importance.

Alors je comprends… si ce secret si simple soudain se répandait… qui donc aurait encore besoin de ces crèmes de luxe, bijoux et parures aux artifices clinquants?

Sourires

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Créer des images

Pascal Nous avons suivi un bout de nos chemins respectifs de développement personnel ensemble, en faisant quelques pas d'exploration de l'intuition et du ressenti lors d'une bonne poignée de soirées tout au long de cet automne.

Christine, au dernier cours, nous a amené un lot de dessins à l'encre de Chine. Celui que ma main a choisi dans le lot était en totale résonnance avec mon papyrus #5 que j'ai exploré en novembre, quelques jours avant ce dernier cours (pas encore publié, je veux l'affiner encore)… Quelle joie de partager ainsi des images! Anne

Nous avons beaucoup travaillé avec les cartes aussi au cours de ces soirées; j'en ai acheté deux jeux moi-même pour créer des joutes d'imagination, j'ai pu tester à Noël en famille, cela marche à merveille. Mais ces images sont figées et les mêmes pour tout le monde… un peu comme la différence Sandra entre la télé et le web participatif, c'est bizarre mais quelque-part je me sens limitée à travailler avec des images standard. Je trouve beaucoup plus amusant de les dessiner moi, même si cela n'atteint pas la même qualité artistique (il faut vraiment que j'acquière un peu plus de technique…).Nadia

Alors je m'y suis mise, songeant aux principes de dynamique inter-personnelle que j'ai lu dans La Prophétie des Andes: un mandala pour chacun!

On appelle aussi ce type d'approche peinture intuitive, peinture par ressenti, voire auragraphe dans une démarche plus avancée/plus thérapeutique. Curieusement, je vois des cours dans ce domaine fleurir dans la région, alors que je n'en avais jamais entendu parler il y a encore 6 mois.Francois

C'est probablement la voie la plus facile pour moi pour travailler mon intuition et développer mon bien-être: dès que je m'assois à la table du salon pour tracer un cercle sur une feuille de papier épais, je déconnecte du quotidien, des soucis, angoisses et frustrations. Il ne reste que le plaisir de tracer, souvent des courbes pour leur douceur, et colorier, beaucoup de pastels, couleurs joyeuses et teintes naturelles. Il n'y a que des images imaginaires, pas de mots, pas de détails réalistes, je suis en prise direct avec mon cerveau droit… Silvia

Yann Et là, j'ai adapté l'exercice en dessinant ce qui me venait à l'esprit pour chacun de mes collègues du cours, une sorte de synthèse de ce que j'ai compris de leur recherche de développement, ou un message qui me semblait totalement évident (même si non explicable pour certains) et que j'ai écrit avec des mots à côté du dessin.

Cela vient avec une telle facilité que je ne peux pas qualifier cela d'effort. Entre 45mn et 1h15 me suffisent pour faire un dessin. Et même si je m'y mets fatiguée ou dans une humeur médiocre, j'en ressors détendue et joyeuse!Christine

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Regarder tourner les étoiles

Mon cours de développement de l'intuition et du ressenti s'est achevé en début de semaine par une magnifique balade à raquettes avec le groupe dans la nuit. La lune montante jouait à cache-cache avec les nuages chassés par une bise glaciale mais étonnamment peu sensible dans le vallon que nous avons exploré: nous avons pu très vite habituer nos yeux à cette lumière extraordinaire. Je connaissais ces sentiers mais jamais je n'avais osé m'y balader de nuit. J'ai entendu le cri des renards, le chant d'un épicéa dont la cime taquinée par le vent tapotait tac-tac-tac, tac-tac-tac… et j'ai vu ma 3e étoile filante en quelques mois.

Ce moment était totalement magique et en même temps parfaitement, incroyablement, synchrone avec mon quotidien suractif; j'ai du mal à croire que c'est dans la même journée que j'ai participé, exceptionnellement, à d'excellents brainstorms avec nos meilleurs mathématiciens, avant d'aller chercher, exceptionnellement, mes filles à l'école sous le prétexte de la sortie ski scolaire de Lili, et de finir, exceptionnellement, le dernier mandala d'intuition de la série que j'ai réalisée pour mes camarades du cours, accompagnée des filles qui dessinaient à qui mieux mieux leurs mythes à elles… une église en montagne pour Lili… une sirène pour Ondine…

Si tous les jours de ma vie étaient aussi magiques ce serait extraordinaire!

Et pourquoi pas?

Au bout de cette balade, une évidence, d'ailleurs ébauchée par un étrange rêve le jour même où cette opportunité a été publiée - pour moi la prochaine grande étape est de prendre part au voyage initiatique en Ecosse à l'automne prochain. Car j'ai compris aussi que j'apprendrai plus vite en expérimentant, accompagnée de bons guides.

Parce que l'extraordinaire au quotidien est possible, il suffit d'ouvrir les yeux… d'apprendre à ouvrir les yeux.

La preuve: avez-vous déjà vu les étoiles tourner? ben oui, elles tournent! enfin, c'est relatif… c'est la Terre qui tourne… A regarder ici. Fascinant.

En même temps… j'ai tellement de questions… c'est beau la magie, c'est beau la poésie de ces moments bizarres, mais je voudrais comprendre… est-ce mon cerveau qui s'illusionne dans un bain d'hormones synchronisées avec mes pairs dans les pulsions de la nature? mais est-ce une illusion, ou une autre réalité? c'est quoi la réalité, d'ailleurs? est-ce mon cerveau, ou plutôt l'ensemble de mon système nerveux, tout mon être vivant, qui me donne accès à d'autres perceptions de la réalité? qu'il s'agisse des modélisations que je regardais mes collègues mathématiciens explorer au tableau blanc le matin, des mythes et archétypes que je dessinais avec mes enfants sur du papier blanc dans l'après-midi, ou des symbôles géométriques que j'ai regardé mes compagnons magiciens tracer dans la neige dans la nuit, c'est au fond la même démarche… créer, imprimer dans la matière, donner réalité à des concepts, des images et des "forces" nées d'abord dans nos esprits, communiquées et enrichies par l'échange… depuis les grottes de Lascaux jusqu'au design de nos objets les plus technologiques, CREER, c'est un acte universel, le propre de l'homme.

Moi, je continue sur cette voie-là, en tout cas…

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En avant pour 2010

Tempo 2009, c'était il y a un an.

J'ai fait le bilan.

Une année drôlement remplie.

C'était, avec le recul, une année étonnamment sereine au travail, à part les dernières semaines avant Noël où j'ai pris en pleine gueule divers remous émotionnels. J'ai grandi, j'ai pris de l'assurance, commencé à travailler avec la direction sur des dossiers où mon expertise amène de la valeur ajoutée, on me fait confiance, du coup, je me fais plus confiance aussi, et tout suit. Je n'ai pas chômé, je n'ai pas compté les heures, j'ai du mal à traiter tous mes dossiers dans les temps – objectif 2010, mieux organiser le travail, déléguer davantage, ne garder que les sujets les plus difficiles et/ou mal dégrossis; mon équipe passe à 5 personnes, il faut que je m'adapte.

Une année très lisse aussi avec les enfants et Mari Charmant, la maison est un vrai cocon de ressourcement, même si cela demande aussi d'y investir du temps, de l'énergie, de l'émotion. Parfois j'ai l'impression que mes proches sont extraordinaires et que je suis juste là pour les aider à traverser le quotidien. Ils ont tous les trois tellement d'imagination, d'énergie, de créativité!

Evidemment, derrière tout cela, il y a l'immense terrain d'exploration du développement personnel et spirituel dont je ne cesse de repousser les frontières à mesure que je délaisse mes vieilles croyances. Je suis très prudente, j'avance pas à pas, année après année, mais tout cela a une telle cohérence et de tels résultats que je ne peux reculer, ni même m'arrêter en route. Dans les périodes creuses, le doute m'assaillit, mais c'est alors que je fais un rêve (inconscient) et/ou un bilan (conscient): intuition et/ou raison, tout m'encourage à continuer. Cette année j'ai découvert le reiki, expérience relatée ici, et suivi un atelier de développement de l'intuition et du ressenti que je n'ai pas encore complètement digéré – encore une séance la semaine prochaine… après, je prendrai le temps de le raconter, on me l'a déjà demandé…

Pour 2010, c'est clair, je ne veux pas faire plus. J'ai besoin de temps de silence et de recueillement pour moi, j'ai besoin de développer ma nouvelle équipe sur des bases solides pas mouvantes, j'ai besoin de m'investir davantage dans des activités de soutien et de jeu auprès de mes proches. Si je fais plus, c'est de la communication, de la création, pour passer de la vision et de l'imagination au leadership et à la réalisation. Il faut que j'arrête de remplir ma bulle, il faut que j'en sorte!

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Valeurs Psychologies – Risque, compétition… ou progrès et courage?

En lisant le dossier sur le Bonheur Intérieur Brut BIB dans le dernier Psychologies hier soir, j'ai bondi en lisant le commentaire suivant:

Dire que notre travail nous satisfait, c’est éviter d’avoir à reconnaître qu’il nous faudrait en chercher un autre ! En témoigne la mauvaise place de la compétition et du risque dans le classement de nos valeurs. Selon Éric Albert, psychiatre, consultant et fondateur de l’Institut français d’action sur le stress (Ifas), « ces valeurs cruciales dans le monde du travail étant rejetées, c’est le travail lui-même qui est rejeté ». Ou qui, du moins, n’est plus vécu comme facteur d’épanouissement personnel. La vraie vie est ailleurs, et le fait de travailler une condition nécessaire, mais pas suffisante à notre bonheur.

Mais de quoi parle-t-on ici? Jamais je n'ai entendu ériger ces valeurs, compétition et risque, dans le monde du travail, qu'il s'agisse de multinationale technologique, de PME innovante ou de métiers de "service" dans l'enseignement ou la santé! Dans mon travail, l'esprit de compétition est en fait péjorant dans le système d'évaluation mis en place par les ressources humaines; ce sont les compétences de collaboration et d'esprit d'équipe qui sont mesurées. La compétitivité et la compétition sont deux choses différentes! Même chose pour le risque, il ne faut pas confondre esprit d'initiative et risque - le cadre qui cherche les situations à risque pour l'adrénaline, ou qui cache le risque sous le tapis au lieu de l'intégrer dans son plan d'affaires *risque* tout simplement sa propre carrière le jour où les dirigeants en prennent conscience (j'en ai vu se faire licencier pour cette raison, voir aussi le cas des traders suite aux crises financières en cascade). Pour le créateur de PME innovante, le risque n'est pas une valeur, mais un obstacle qu'il faut chercher à minimiser en permanence; la valeur de fond, c'est l'esprit d'initiative (merci Mari Charmant pour son partage d'expérience ici).

Les vraies valeurs cruciales du monde du travail qui se cachent derrière ce choix malheureux des mots "risque" et "compétition" sont en fait le progrès, le courage, l'esprit d'initiative.

  • Le progrès: Toujours faire mieux, mais dans l'absolu, pas juste en écrasant l'autre pour se sentir valorisé par effet miroir…
  • Le courage: Face aux incertitudes, face aux risques, ne pas rester paralysé de peur, mais au contraire chercher des solutions, avancer pas à pas, pour continuer de progresser justement et résoudre les problèmes de façon la plus optimale possible (en minimisant le risque et l'incertitude).

Evidemment l'esprit d'initiative s'appuie sur ces deux valeurs. Avoir pour but le progrès (personnel, du groupe, de l'organisation, de l'humanité…) et se donner comme moyen pour attendre ce but le courage (personnel, du groupe, de l'organisation, de l'humanité…). Et en pratique, commencer à voir et vivre et réaliser son quotidien avec ces deux moteurs, en matérialisant des rêves, des mots, des gestes, des actions, des projets (personnels, du groupe, de l'organisation, de l'humanité…), c'est mener l'esprit d'initiative individuel au départ, qui s'enrichit ensuite au sein du groupe, de l'organisation… pour au final, simplement en devenant plus conscient et plus responsable de ses choix et de ses actes déjà à notre tout petit niveau, faire avancer l'humanité, qu'il s'agisse de son savoir (le quotidien de l'enseignant mais aussi du journaliste), de sa santé (le quotidien du thérapeute mais aussi du paysan) de progrès technologique (le quotidien de l'ingénieur mais aussi de l'ouvrier, du responsable qualité, du logisticien et du distributeur, du responsable marketing, du vendeur et du juriste grâce auxquels le produit innovant est finalement réalisé et déployé à large échelle), etc. 

Et cela peut commencer dans notre travail actuel, pas forcément besoin d'aller chercher ailleurs, c'est exactement comme pour le couple… le bonheur est à notre porte autant qu'ailleurs, il faut juste le provoquer.

En conclusion, ce n'est pas étonnant que les valeurs de risque et de compétition soient les plus mal classées dans le sondage BIB de Psychologies, car ce ne sont PAS des valeurs! moi, j'aurais aimé y lire ce que j'ai écrit ci-dessus, cela aurait résonné bien plus fort pour moi, que ces tristes mots "risque et compétition sont les valeurs cruciales du travail et c'est pourquoi le travail est rejeté". Voilà un discours bien convenu et mal réfléchi, pas ce à quoi j'ai l'habitude de me nourrir et me ressourcer dans Psychologies magazine. D'où mon coup de gueule du jour, même s'il n'est guère dans mes habitudes de pousser des coups de gueule…

Au passage, je pense d'ailleurs aussi que si "Religion" avait été remplacé par "Spiritualité", cette valeur aurait obtenu un meilleur score dans une société très laïque où la spiritualité individuelle prend de plus en plus le pas sur la religion culturelle. Mais il faudrait refaire le sondage pour vérifier la place de ces "vraies" valeurs… je crains que le choix malheureux des mots n'ait biaisé les résultats.

Qu'en pensez-vous? suis-je décidément trop idéaliste sur le monde du travail? c'est quoi vos valeurs au travail, à vous? juste l'aspect nourricier, avoir l'argent à la fin du mois? ou autre chose?

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A la recherche d’un héritage perdu

Dans le travail que je fais sur moi, j'ai récemment réalisé qu'il me manquait des pans entiers de transmission de mes grand-parents. Pourtant je les ai bien connus, jusqu'à mes 4 arrière-grand-parents Peperememere maternels que j'ai eu la chance de voir aux fêtes de famille et en vacances jusqu'à mes années d'école primaire. Mais voilà, l'essentiel de cette famille vivait dans un autre monde. Je ne peux pas décrire ce monde avec des mots, car on ne m'en parlait pas; mais je l'ai vu avec mes yeux d'enfant. Les photos racontent ce que j'ai vu, quand j'arrive à mettre la main dessus… on ne prenait pas les photos du quotidien. En voilà deux.

Même leur langue ne m'était pas transmise. Ma mère a suivi l'armée une partie de son enfance et comprend le breton de ses parents mais ne le parle pas. Mon père a pris en grippe sa langue maternelle dès sa première semaine d'école, quand tout fier d'avoir fini son travail il s'est écrié "j'a fini!" et a fini effectivement… au coin pour avoir mal parlé en français. La langue de ses parents était la langue des ploucs. A ne pas transmettre, sous aucun prétexte.

Le métier de ses parents aussi était le métier des ploucs. Il était temps de passer dans un autre monde, Kerlosket celui du progrès. A cette époque, on a arrêté de parler de paysans, ils sont devenus agriculteurs (Les petites exploitations du Centre Ouest Bretagne – Etude d'Olivier Pousset en 2005, p.29). Le paysan, c'est le gardien du pays (et du paysage), il est d'un autre temps. L'agriculteur est un savant qui cultive la terre avec les moyens scientifiques et techniques les plus modernes (idem pour l'éleveur). Les Bretons n'ont eu de cesse que de rattraper leur retard, à peine électrifiés (de mémoire, en 1951 pour la ferme de mon père), pour s'engager à fond dans une agriculture moderne et productiviste qui nous a amené la sécurité et la diversité alimentaires.

La vidéo ci-après, une interview TV des années 1960, est édifiante à ce point de vue: remembrement en Bretagne. En 1960 l'exode rural était une réalité terrible au Centre Bretagne. Les jeunes ne restaient plus au village, en particulier les plus travailleurs et les plus intelligents qui trouvaient de meilleures conditions de vie ailleurs. Il paraît terriblement naïf, cinquante après, de croire que d'abattre les talus (autrement dit, sacager le bocage, car c'est bien ce qui s'est passé) allait convaincre plus de jeunes de s'installer dans des exploitations agricoles plus grandes et plus modernes. Mais ce document en témoigne…

Ma famille maternelle a vendu la plupart des terres à cette période pour prendre une retraite tranquille dans une maison avec le confort moderne (eau, gaz, électricité, toilettes, carrelage, et le chauffage central en option). Dans ma commune d'origine de ce côté maternel, le remembrement a été effectué très efficacement. Quand j'étais adolescente j'y déprimais pendant les vacances, au milieu des élevages industriels de poulet et des grands champs délavés par les pluies d'hiver qui puaient l'épandage de lisier pendant toutes les vacances de Pâques. On ne pouvait déjà plus boire l'eau du robinet. Même l'étang dont la commune "station verte de vacances" était si fière donnait sur un abattoir industriel, dont les déchets descendaient à ciel ouvert. Horreur. Cette région nourrit encore l'Europe, avec un revenu moyen par ménage de 1000 euros mensuels. Un autre monde.

Et là… j'ai un blanc. La commune d'origine de mon père n'a pas remembré. Pourquoi? quelle était la position de mes grand-parents sur ce sujet? dans quelle mesure l'absence de remembrement des minuscules parcelles exploitées par la famille, entourées d'épais talus boisées et pleines de morceaux de granit dont certains font plusieurs m3, a-t-il découragé la reprise de la ferme par mon oncle (devenu manoeuvre comme dans la vidéo… cela devait payer plus!)? Comment mon grand-père interagissait-il avec ses enfants, dont deux sont devenus universitaires grâce aux bourses mais gardent à jamais le mauvais souvenir de leur contribution aux corvées des foins, des moissons et de la récolte des patates qu'il leur demandait à leur retour l'été?

Je n'en sais rien… Nous ne faisions que passer les voir une demi-journée ou le temps d'un repas de famille. Ce monde-là n'était pas pour nous. Aujourd'hui je me rends compte que je ne sais rien de ce grand-père que j'ai embrassé petite pourtant. Usé par la vie, les rhumatismes, tout courbé, rétréci par les années, il n'avait plus d'espace que pour sa voix: il parlait fort, trop fort, mais toujours en breton pour les sujets personnels avec mon père. Je n'ai rien entendu, rien retenu de lui.

Est-ce que j'aurai le courage d'interroger mon père sur ces questions qu'il a lui-même enterrées dans sa mémoire?

Comment un homme peut-il vivre sereinement le déni par ses enfants les plus brillants des valeurs que ses ancêtres lui ont patiemment transmises depuis des générations (du 16e au 18e, la majorité de ses homonymes étaient déjà paysans dans sa commune)? comment a-t-il vécu l'agonie de son village, tombé de 1500 à 500 habitants entre sa naissance et son décès? Quel respect ancestral puis-je construire concrètement sur son souvenir aujourd'hui, alors que je n'ai aucun héritage spirituel, intellectuel, seulement les gènes et l'héritage émotionnel de la honte qui a toujours été une évidence, et celui de la colère que je devine avec le recul que j'ai pris aujourd'hui?

Les femmes de ma famille, en particulier maternelle, m'ont transmis bien des valeurs sur lesquelles je construis encore ma vie au quotidien. Les mutations du siècle dernier n'ont pas changé les liens sacrés de la maternité, et elles ont sû les accompagner de bien d'autres messages porteurs de sens. Mon grand-père maternel m'a aussi donné une autre vision de la culture bretonne, dont il appréciait particulièrement le folklore et la musique; c'est chez lui aussi que j'ai lu Pierre-Jakez Helias et de jolies légendes. Mais côté paternel… le vide. En fait, la seule valeur universelle que tous les pans de ma famille m'ont transmise avec une constance admirable était:

"Travaille bien à l'école, et tu réussiras".

Ce que j'ai fait.

Mais il me semble que je pourrais revendiquer un autre héritage… je n'ai plus guère d'autre choix que de l'imaginer. Sans doute le moment de créer un autre papyrus…

Peut-être aussi que ce remue-méninges n'est pas par hasard en coincidence avec l'arrivée de son premier arrière-petit-fils fils de paysan. Je me méfie des hasards, maintenant. Ma soeur a choisi cet autre chemin de vie, les pieds dans le bocage… et je me demande quel sera le destin de mon petit neveu au prénom 100% breton, qui va être nourri aux paniers bio par sa maman universitaire, tout en accompagnant son papa sur son tracteur d'agriculteur conventionnel d'ici quelques années! Réconciliation? en tout cas, bienvenue petit bonhomme, je te souhaite beaucoup de fierté de tes différents héritages!

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Explorations

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Une photo trouvée chez Eorian, exploratrice des merveilles (sur)naturelles dans nos montagnes et ailleurs…

Moi aussi j'explore, c'est d'ailleurs une de ces voies d'exploration qui m'a amenée à cette image, et j'ai eu envie de l'amener à son tour ici comme une petite graine portée par le vent virtuel de nos réseaux sociaux, parce que cette image m'a touchée.

J'explore des voies auxquelles je n'aurais pas songé il y a encore quelques mois, quelques semaines, quelques jours… Il y avait des pensées que je ne pouvais pas croiser sans en tirer une terrible angoisse – la mort, bien sûr, mais aussi l'abandon. Tout a basculé, je ne sais pas quand, cela a forcément été progressif. Maintenant je vois clairement ces pensées et surtout l'émotion. Je sens mon émotion naître, grandir. Je l'accueille, je la nomme, si elle est belle je l'accompagne un moment; si elle est douloureuse, je m'en écarte - sans l'ignorer, mais à chacun son chemin et la douleur n'est pas le chemin que j'ai choisi de suivre, moi.

Je ressens aussi, furtivement souvent, clairement parfois, l'histoire de cette émotion au tréfonds de moi…

Seul regret: le temps me manque pour capturer et partager ces expériences, en images et en mots.

Bonne nuit… bon vent, jusqu'à la prochaine petite graine.

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Octobre 2009

Je n'ai pas eu beaucoup de temps libre depuis la rentrée scolaire… Parfois j'ai l'impression de faire du zapping en permanence, et de n'avoir pas encore accès à toutes les chaînes de la vie qui pourraient m'intéresser! Que ce soit au boulot ou à la maison, je passe mon temps à passer d'un sujet à l'autre, et je ne vais plus jamais au fond des choses. J'essaie de le faire en plein conscience, mais cela demande une vitesse d'adaptation épuisante.

Jamais de ma vie je ne me suis sentie aussi "responsable". Je ne prétends pas avoir une mission… mais j'ai des enfants à élever, un mari à chérir, des parents à respecter, des amis à conserver, une maison à entretenir, des collaborateurs à encourager, un chef à seconder, des collègues à aider. Cela fait beaucoup de responsabilités. Et aussi je suis responsable de moi. De prendre soin de moi. De faire de mon mieux en imaginant le bilan que je pourrai faire au soir de ma vie, que ce soir arrive demain ou dans 50 ans.

Aujourd'hui si je devais faire le bilan, ce que je regretterais le plus, c'est d'avoir eu si peur. La peur m'a accompagnée pendant tant d'années. La peur de me faire mal, la peur de faire mal tout court. La peur de ne pas réussir, la peur de ne pas être aimée, la peur de mourir aussi.

Je commence à comprendre ce mécanisme et le déjouer. Cela me fait progresser. Il y a beaucoup de projets qui me sont inaccessibles, non pas à cause de mes capacités, mais à cause de mes doutes et de mes peurs; des rencontres, des créations, des explorations.

Maintenant que je dépasse mes peurs, je fais de nouvelles expériences enrichissantes et mon regard sur le monde change. J'avais peur de ma hiérarchie, par exemple. Aujourd'hui, il me reste le respect, mais j'ose aussi davantage exprimer mon point de vue et prendre des responsabilités qui m'angoissaient encore il y a 2 ans. J'avais peur de l'ignorance, de l'erreur, du détail qui tue. Aujourd'hui, il me reste la rigureur, mais j'ose aussi davantage déléguer, faire confiance au travail de mes collaborateurs, et juger les priorités en termes de risques relatifs plutôt que de me focaliser le perfectionnisme absolu. J'avais peur de ne pas être à la hauteur dans l'éducation de mes filles. Aujourd'hui, je les accompagne et je les encourage, mais j'ai pris conscience que leur chemin n'est pas le mien. J'avais peur des catastrophes, du chômage, des épidémies… Aujourd'hui je compte sur ma responsabilité pour les traverser. Si nécessaire, je mobiliserai toute mon énergie, toute mon intelligence, toute ma foi dans la vie, pour les traverser là ou j'éparpille cette énergie aujourd'hui dans toutes sortes de tâches plus ou moins utiles.

Il faut encore que je m'autorise, aussi, à être fatiguée. Je fais attention à ma santé sur toutes sortes de plans, mais je ne suis pas raisonnable avec la fatigue. Entre le travail et la vie quotidienne, je fais généralement des journées de 16-17h, avec des pics à 18-19h parfois… alors que mon rythme de sommeil en vacances est de 9 heures. Un virus à la maison et tout le monde fait un gros rhume, sauf moi, mais je sens la fatigue passer un jour ou deux… et je continue. Je devrais me coucher plus tôt, mais que puis-je sacrifier pour y arriver?

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Change ta vision du monde, et ton monde changera: expérience…

J'ai un monde extraordinaire de richesse dans la tête, mais tant de peine à le sortir, le concrétiser, le partager. Je manque d'impact, d'influence, souvent simplement par manque de confiance en moi… ce ne sont que des rêves en moi, dehors, le monde est si dur, on va tant se moquer de moi, on va me casser, me briser, m'écraser… alors je rêve et je n'agis pas, ou j'agis seule, ou j'agis juste avec les gens de confiance. Méfiance, hors des sentiers battus de la confiance, je vais m'égarer, je vais souffrir!

Mais cela prend du temps de créer un monde de confiance. Alors, je n'avance plus.

Et si ce n'était qu'une croyance limitante de plus?

J'ai décidé d'explorer d'autres voies, de m'amuser à voir le monde qui m'entoure sous une perspective nouvelle. J'ai mélangé mes lectures, de la Prophétie des Andes à L'homme aux deux cerveaux, à mes expériences, de mes rencontres un peu plus profondes que les autres, virtuelles et réelles aux soins dits énergétiques.

L'une de ces voies est celle que j'appelle "cerveau droit". Je me suis inscrite à un cours de développement de l'intuition et du ressenti, à raison d'une soirée toutes les 2-3 semaines cet automne, plus une nuit en janvier. En confiance, puisque c'est l'étonnante thérapeute qui m'avait fait tant évoluer il y a un an qui nous accompagne; il s'agit pour moi de prolonger l'ébauche d'exercice qu'elle m'avait proposé à la dernière séance pour développer mon intuition. J'aborde cette expérience avec toute ma curiosité, mais aussi mon esprit d'analyse et ma mémoire détaillée et factuelle qui fonde le plus gros pilier de mon intelligence. Mais je ne suis pas encore capable de raconter ces expériences, difficiles à mettre en mots, il me faudra du recul…

L'autre voie est celle que j'appelle "cerveau gauche". Mon travail est un immense terrain d'exploration, de nouvelles rencontres, expériences et d'opportunités de progresser. Pas seulement moi-même; la révélation de cette année, c'est que je dois apporter plus aux autres, en osant… oser amener du sens, raconter des histoires qui leur parlent, mettre du jeu et de la joie dans nos projets professionnels. Paradoxalement, c'est avec mon ancien cercle de confiance que c'est le plus difficile! ils me voient encore avec la lorgnette que je leur ai tendue pendant tant d'années… ils me parlent de risques et de barrières et d'obstacles et d'immobilisme et d'impuissance et de frustration et de désespoir… et je n'arrive pas à changer ce monde-là.

Mais je viens de faire une expérience vraiment marquante. Une formation toute bête, en interne, sur l'art de donner de bonnes présentations; améliorer sa prestation physique, faire passer les bons messages. Je connaissais peu ou pas du tout les collègues venus sur le même bateau. La journée a commencé par une synchronicité surprenante – un collègue, par hasard quasi l'homonyme de ma thérapeute, se présente en indiquant que son hobby, c'est les fleurs de Bach. Dans une assemblée d'ingénieurs et techniciens informaticiens, électroniciens et mécaniciens, c'était tellement saugrenu que je ne pouvais pas considérer cela comme un fait anodin. En fait, cela m'a mise en confiance!

L'après-midi, nous avons présenté chacun une passion personnelle, à tour de rôle. Nous avions 10mn de préparation individuelle et 5mn de présentation au groupe. Cela m'a paru tout de suite évident, il fallait que je parle de ma passion d'apprendre, de développement personnel et de développement du cerveau, des mandalas, du livre de Daniel Pink… Attraction

Quand mon tour est venu, j'y ai mis toute ma conviction - j'ai raconté ce que j'avais retenu de ce livre de Daniel Pink, je l'ai conseillé à mon collègue Grégoire inquiet de voir son travail menacé de délocalisation en Chine – car oui, c'est bien ce que raconte ce livre, les ingénieurs et les comptables, les bons élèves de nos écoles à l'ancienne, sont désormais des millions en Chine et en Inde, les ordinateurs aussi rattrapent chaque jour davantage nos tâches "cerveau gauche", il nous adapter et innover et changer notre monde, en commençant par notre vision du monde, pour donner, re-créer du sens à cela. Et on peut changer, oui, on peut changer, et progresser! J'ai raconté le traumatisme scolaire à l'origine de mon incapacité à dessiner, les maths et la physique, c'était tellement plus facile! Et je leur ai dit à tous, que je les entendais tous raconter du cerveau gauche et du cerveau droit, de la mécanique de la moto aux émotions en virage, de la rigueur de la lecture de la partition à la sensibilité de l'interprétation d'un morceau de saxophone, etc, et que cela pouvait paraître incongru de dessiner des fées le soir quand on passe ses journées dans des documents techniques bourrés d'acronymes, de tableau de données et de schémas blocs, mais que c'était justement une manière de déclencher de nouvelles visions du monde…

J'ai osé!

Et le monde a changé. Je l'ai vu tout de suite. Ils écoutaient, vraiment. Le formateur m'a même donné plusieurs minutes de supplément, et a noté la référence de D. Pink… impact?

Et surtout, le collègue qui me suivait a tout simplement changé à la volée son sujet de présentation. Il a tout simplement improvisé pour nous présenter une particularité de son cerveau, qui lui permet d'associer des couleurs aux chiffres et aux lettres (et aux schémas-blocs, je crois), et l'histoire de sa prise de conscience de cette singularité et des ses différentes variantes. Nous buvions ses paroles.. Impact?

Et après, à la pause, ma voisine de table m'a longuement confié comment elle luttait à raison de cours de midi et cours du soir, courageusement pour une jeune maman d'un petit gars ultra-dynamique de 17 mois, pour se débarrasser de son propre traumatisme scolaire qui avait complètement bloqué son expression orale en anglais… Impact?

Pour parfaire le tour de l'inattendu synchronique de ces expériences, à midi, j'avais eu une conversation technique passionnante avec un énième collègue surprenamment méconnu qui étudiait justement certains des concepts que j'avais l'intention d'explorer de plus près depuis mon flash d'idées post-reiki.

Quand je suis rentrée, j'étais épuisée. Non seulement j'avais appris à positionner mes mains et mon corps optimalement en présentation (quel défi!) mais j'avais interagi avec tous ces gens à un niveau tellement moins superficiel que d'habitude… il m'a fallu un bon souper et une heure de gym pour reprendre mes esprits. J'ai eu l'impression de vivre un jour de la prophétie des andes à moi toute seule. Sacrebleu!

Cela donne envie de continuer, non?